Août 2010. Il est 4 heures du matin et pour me rendre au marché de Tsukiji dans les temps, je prends un taxi. J’ai sur moi un plan d’accès. Il est écrit en japonais car les chauffeurs de taxi de Tokyo ne parlent pas souvent la langue de Shakespeare. Après quelques minutes pour faire comprendre ma destination, me voilà parti. Les rues sont désertes et la course ne durera qu’un quart d’heure durant lequel nous avons beaucoup ri ensemble sans nous comprendre un seul instant. Je suis à l’heure et je me joins au premier des deux groupes de touristes qui accédera à la salle de vente aux enchères.
La criée commence à 5 heures et dure jusqu’à 6h15 environ. L’endroit est calme. Les acheteurs inspectent méticuleusement les poissons étalés sur des planches, armés d’une pique.
L’entrepôt est rempli de thons. Certains acheteurs collent des étiquettes d’autres peignent des numéros sur le flanc des poissons. J’en vois plusieurs sentir la chair du poisson comme pour en apprécier la qualité. Ces acheteurs se connaissent, se regardent, se sourient et échangent.
Un officiel vêtu de bleu monte sur un petit tabouret. Il est équipé d’une cloche et lance une enchère.
Des bras de courtiers se lèvent et les premiers thons se vendent rapidement. Ils sont ensuite sortis de la zone et partent sur des chariots à tirer ou sur de drôles de véhicules à moteur. Ils rejoignent les différents stands du marché où ils seront préparés et vendus aux meilleurs restaurants de Tokyo ou à quelques particuliers matinaux.
La suite dans mon assiette .
Franck ALIX